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🌾L'irrigation au Moyen-Orient en 2025 : eaux, détenteurs, usages et volumes

Dernière mise à jour : 20 juin

Vue d’un cours d’eau large au Moyen-Orient, illustrant les ressources hydriques utilisées pour l’irrigation en 2025.

1. L’agriculture, grand consommateur d’eau


Dans la majorité des pays du Moyen-Orient, environ 85 % de l’eau douce est dédiée à l’agriculture. En 2025, près de 224 km³ d’eau sont toujours prélevés chaque année pour cette activité, même si environ 72 km³ sont réellement consommés. (Source : FAO AQUASTAT, 2025)


2. Les principales sources d’eau (2025)


a. Fleuves Tigre–Euphrate

L’Euphrate et le Tigre restent vitaux pour la Syrie et l’Irak. Environ 90 % du débit de l’Euphrate provient de Turquie. L’Irak reçoit encore plus de 60 km³ par an de ces deux fleuves. (Source : UN-ESCWA, 2025)

b. Réservoirs souterrains

En Iran, 96 milliards de m³ sont extraits chaque année, dont plus de 90 % sont affectés à l’agriculture. Le recours aux qanâts traditionnels continue, notamment en zones rurales. (Source : Ministry of Energy of Iran, 2025)

c. Dessalement

Les pays du Golfe produisent environ 40 % de l’eau dessalée mondiale. L’Arabie saoudite en dépend toujours pour plus de la moitié de son eau potable. (Source : Global Water Intelligence, 2025)

d. Eaux traitées

La Jordanie recycle environ 98 % de ses eaux usées, utilisées notamment dans la vallée du Jourdain. (Source : Jordan Water Sector, 2025)


3. Répartition et contrôle (2025)

Pays / Régions

Source principale

Turquie

Amont du Tigre & Euphrate

Iran

Fleuves intérieurs, aquifères fossiles

Arabie saoudite

Dessalement + nappes fossiles

Égypte

Nil (≈ 55 BCM/an, dont 46 BCM pour agriculture)

Jordanie

Mix eaux recyclées, fleuves, nappes

Israël

Dessalement, eaux usées recyclées, nappes côtières

Rojava (Syrie)

Euphrate (débit réduit), forages, eaux locales limitées

4. Volumes d’eau utilisés en 2025


  • Arabie saoudite : consommation urbaine ≈ 235 L/jour/personne. Agriculture ≈ 20 BCM/an. (Source : Saudi Ministry of Water, 2025)


  • Égypte : ≈ 46 BCM/an pour ≈ 33 600 km² de surfaces irriguées. (Source : Egyptian Ministry of Irrigation, 2025)


  • Irak : utilisation annuelle d’environ 51 BCM. (Source : Iraqi Ministry of Water Resources, 2025)


  • Iran : toujours environ 96 BCM/an, dont plus de 90 % pour l’agriculture. (Source : Ministry of Energy of Iran, 2025)


  • Israël : environ 2,4 BCM/an consommés, avec plus de 90 % des eaux usées recyclées et une majorité de l’eau potable issue du dessalement. (Source : Israeli Water Authority, 2025)


  • Région autonome du Rojava (Nord-Est de la Syrie) :

  • Dépend largement de l’irrigation issue de forages de nappes souterraines, parfois épuisées.

  • L’approvisionnement en eau est fortement affecté par les restrictions turques sur le débit de l’Euphrate, réduisant de près de 60 % le flux par rapport aux accords passés.

  • Déploiement progressif de systèmes d’irrigation localisés, mais insuffisants face aux sécheresses répétées.

  • Pollution croissante autour de Qamishli et Til Berak, ainsi que coupures régulières d’électricité limitant le pompage. (Sources : Rojava Information Center, UN-OCHA Syrie, 2025)


5. Défis actuels (2025)


  • Le Moyen-Orient est toujours la région la plus en stress hydrique au monde (moins de 500 m³/an par habitant).


  • La surexploitation des nappes fossiles se poursuit.


  • Les débits fluviaux diminuent à cause des barrages, du climat et des usages en amont.


  • Perte massive d’eau via évaporation en irrigation gravitaire.


  • Réponses innovantes : dessalement solaire, goutte-à-goutte, réutilisation, capteurs IoT agricoles. (Sources croisées : UN-Water, WRI, FAO, 2025)


Conclusion

En 2025, malgré quelques progrès technologiques, l’eau demeure un enjeu vital et fragile au Moyen-Orient. Les défis s’amplifient, et seule une combinaison d’innovations agricoles, de coopération transfrontalière et de sobriété hydrique permettra d’assurer la pérennité de l’agriculture dans la région.


💬 Mon avis personnel

Il est clair que l'irrigation au Moyen-Orient est, dans l’ensemble, mal gérée dans la région. Mais il serait injuste de rejeter la faute uniquement sur les gouvernements ou les peuples qui vivent là. Dans certaines zones, ce sont le manque de moyens économiques, l’absence d’accès à la technologie moderne, et surtout les conséquences dévastatrices des guerres passées et actuelles qui empêchent une bonne gestion de l’eau. Ce ne sont pas toujours des choix, mais souvent des circonstances imposées. Comprendre cela, c’est aussi reconnaître la complexité humaine et géopolitique de la région.




Sources principales : FAO AQUASTAT 2025, UN-Water, Global Water Intelligence, WRI, ministères nationaux (Iran, Irak, Arabie Saoudite, Jordanie, Égypte, Turquie, Israël).


 
 
 

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