Le peuple arabe au Moyen-Orient : entre unité culturelle et diversité politique
- Echo Moyen-Orient
- 15 juin
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Dernière mise à jour : 20 juin

Lorsqu'on parle du Moyen-Orient, le mot "arabe" revient souvent, tant il est ancré dans l'histoire, la culture, la langue et l'identité de la région. Mais qui sont réellement les Arabes du Moyen-Orient ? Combien de pays peuvent être considérés comme majoritairement, voire exclusivement arabes ? Et quelle est la place de la religion dans cette vaste mosaïque ? Cet article propose un regard chronologique et nuancé sur la question.
1. Les origines du peuple arabe
Les Arabes, historiquement, sont un peuple sémitique originaire de la péninsule arabique. Avant l’apparition de l’islam au VIIe siècle, ils étaient principalement répartis entre tribus nomades et sédentaires. Leur langue, l’arabe, s’est diffusée progressivement grâce aux échanges commerciaux, à la poésie orale, puis à la prédication islamique.
Avec l’arrivée de l’islam et les conquêtes arabes à partir du VIIe siècle, la culture arabe s’est propagée bien au-delà de la péninsule. Des régions entières, auparavant dominées par des langues comme l’araméen ou le grec, sont passées à l’arabe, qui est devenu à la fois langue administrative, liturgique et identitaire.
2. Expansion et construction du monde arabe
Entre le VIIe et le XIIIe siècle, les Arabes ont construit plusieurs empires successifs : le califat omeyyade, puis abbasside, avec pour capitales Damas et Bagdad. Cette expansion rapide, religieuse et militaire, a permis de diffuser la langue et la culture arabes du Maghreb à la Mésopotamie.
Au fil des siècles, l’identité arabe s’est consolidée autour de plusieurs piliers : la langue, l’islam (majoritairement sunnite), une mémoire historique commune, et une vision partagée d’un destin collectif, bien que souvent fragmenté politiquement.
3. Les pays à majorité arabe au Moyen-Orient
Aujourd’hui, plusieurs pays du Moyen-Orient sont considérés comme des États à population majoritairement, voire exclusivement arabe. Voici une liste des pays du Moyen-Orient considérés comme 100 % arabes ou à très large majorité arabe :
Arabie saoudite
Jordanie
Yémen
Syrie
Irak (à majorité arabe, mais avec une forte minorité kurde au nord)
Koweït
Bahreïn
Qatar
Émirats arabes unis
Oman
Liban (culturellement arabe, mais très diversifié ethniquement et religieusement)
Notons que l’Égypte, bien qu’en Afrique, est souvent associée à cette région et est un pilier majeur du monde arabe.
D’autres pays de la région comme l’Iran, Israël ou la Turquie ne sont pas arabes, bien qu’ils fassent pleinement partie de l’espace géopolitique moyen-oriental.
4. Religion : un lien central mais non exclusif
Dans ces pays arabes, la religion dominante est l’islam. La majorité des Arabes du Moyen-Orient sont de confession sunnite, avec une présence significative de chiites dans certains pays (notamment en Irak, au Liban et à Bahreïn).
Mais il serait réducteur de résumer le monde arabe à l’islam sunnite. On y trouve aussi des alaouites (en Syrie), des druzes (au Liban, en Syrie, en Israël), des ismaéliens, ainsi que des communautés chrétiennes très anciennes (maronites, chaldéens, coptes, melkites...).
La coexistence de ces courants religieux, parfois pacifique, parfois conflictuelle, fait partie intégrante de l’histoire du Moyen-Orient arabe.
5. Unité linguistique, diversité politique
Tous ces pays partagent un point commun majeur : la langue arabe. Celle-ci est à la fois un vecteur culturel puissant et un marqueur identitaire profond. Toutefois, cette unité linguistique masque des divisions politiques, économiques et sociales importantes.
Le rêve d’un panarabisme unificateur a marqué le XXe siècle (notamment avec Nasser en Égypte), mais il s’est heurté aux réalités géopolitiques, aux intérêts divergents, et aux conflits internes ou régionaux.
Conclusion : un peuple, plusieurs visages
Le peuple arabe au Moyen-Orient n’est pas un bloc monolithique. C’est une mosaïque d’histoires, de croyances, de tensions et de solidarités. Comprendre cette complexité, c’est refuser les clichés, et reconnaître que derrière l’unité linguistique et religieuse apparente, se cache une immense richesse humaine et politique.
À travers Echo Moyen-Orient, ce regard indépendant continue d’explorer ces nuances, ces mémoires croisées, et cette région qui, plus que jamais, mérite d’être lue avec attention.
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